Au cœur du Paris culturel, l’Olympia brille de son histoire séculaire. Depuis 1888, cette salle de spectacle de renommée mondiale a marqué de son empreinte l’histoire du divertissement français faisant de cette instutition le plus ancien music-hall de Paris encore en activité.
La Naissance de l'Olympia
Son histoire commence en 1888 lorsque Joseph Oller, un entrepreneur visionnaire à qui l’on doit également la création du Pari mutuel et du célèbre Moulin-Rouge, décide d’installer des montagnes russes dans la cour d’un bâtiment situé au 28 boulevard des Capucines. Cette entreprise audacieuse est rapidement confrontée à des problèmes de sécurité. Le préfet de police de l’époque, Henri Lozé, exprime de sérieuses inquiétudes quant aux risques d’incendie liés à ces montagnes russes en bois. Face à cette préoccupation, il demande la fermeture de l’attraction.
L'Olympia, une salle en constante évolution
Joseph Oller, ne se laissant pas décourager par cette décision, fait preuve de créativité et d’ambition. Plutôt que de laisser son entreprise sombrer, il prend la décision de démolir les montagnes russes et de faire ériger à leur place une salle de spectacle d’une capacité de deux mille places. Cette nouvelle salle est baptisée « l’Olympia ». L’inauguration de l’Olympia a lieu le 11 avril 1893, marquant ainsi le début d’une ère nouvelle. Les premières vedettes à se produire sur sa scène sont des figures emblématiques de l’époque, telles que La Goulue, danseuse de cancan, Loïe Fuller, danseuse américaine renommée, et Fregoli, un transformiste.
Une scène internationale
Au fil des ans, l’Olympia a connu diverses phases, devenant un musée de cire entre 1895 et 1900, puis un lieu d’attractions foraines dirigé par les frères Isola. En 1929, la salle a été transformée en cinéma sous le nom de Théâtre Jacques-Haïk. Cependant, le véritable renouveau de l’Olympia est survenu en 1954. Jacques Haïk a entrepris de rénover intégralement la salle, préservant sa façade emblématique. La Sato, société du « Groupe Jacques Haïk », a financé une modernisation de la sonorisation et engagé Bruno Coquatrix comme directeur. Le nouvel Olympia a rouvert ses portes le 5 février 1954, sous la direction de Bruno Coquatrix, qui a recentré la salle sur la chanson. Cette décision s’est avérée être un grand succès, et la salle a rapidement acquis une renommée grandissante. L’Olympia est devenue un lieu incontournable pour les plus grandes stars de la chanson, accueillant des artistes légendaires tels qu’Édith Piaf, Jacques Brel, Johnny Hallyday et bien d’autres. La diversité artistique ne se limite pas aux talents français. Le 19 octobre 1955, après les prestigieuses performances de Louis Armstrong, Ella Fitzgerald et Billie Holiday, c’est au tour de Sidney Bechet de briller sur la scène de l’Olympia. Puis, dans les années 1960, des groupes aussi emblématiques que les Beatles et les Rolling Stones, entre autres, s’y produiront également.
La Résurrection de l'Olympia
L’Olympia est non seulement une salle de spectacle emblématique, mais aussi un lieu où de nombreux artistes ont vu leur carrière décoller. En 1956, c’est là que Dalida se fait connaître grâce à l’émission « Les Numéros 1 de demain, » se produisant à huit reprises. L’année 1961 se révèle particulièrement mémorable. Gilbert Bécaud y crée sa célèbre chanson « Et Maintenant. » Cependant, l’Olympia connaît des difficultés financières, et Bruno Coquatrix fait appel à Édith Piaf, malgré sa santé précaire. Piaf y chante des succès inoubliables, sauvant ainsi la salle de la faillite. Jacques Tati la rejoint en présentant « Jour de fête à l’Olympia, » une performance qui mêle des scènes de son premier film à des acrobaties et des sketches réels. Grâce à ces deux artistes exceptionnels, l’Olympia est sauvé de la ruine. Johnny Hallyday prend ensuite le relais, devenant le premier artiste de sa génération à fouler la scène de l’Olympia, provoquant une telle excitation parmi son public que de nouveaux sièges doivent être commandés pour faire face à l’affluence. L’artiste y retourna à de nombreuses reprises, en 1962, en 1964 pour 57 représentations.
Un temple de la culture
L’Olympia n’est pas seulement un lieu de musique, mais un véritable temple de la culture et du divertissement. Il a été le témoin de moments historiques et émouvants, comme les adieux de Jacques Brel en 1966, ou le sauvetage de la salle par Édith Piaf en 1961.
L’Olympia continue toujours de briller dans le paysage culturel français en accueillant chaque jour de nouveaux artistes tel que Sofiane Pamart, Adé, Trinix… Il a été reconstruit à l’identique en 1997 après avoir été menacé de destruction. Aujourd’hui, il reste un lieu de prédilection pour de nombreux artistes, où la magie de la musique et du spectacle opère toujours. Il est de notre devoir que de protéger ce patrimoine de la culture en allant découvrir de nouveaux artistes.
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